Tribune avril 2017
Faut-il craindre les compteurs Linky et Gazpar à Courbevoie ?
Le déploiement actuel des compteurs Linky et Gazpar nous interpelle à la fois en tant qu’écologistes et citoyens. L’intéressante promesse initiale : sensibilisation des clients à leur consommation et appropriation du suivi de cette consommation (dans un objectif de transition énergétique) n’est pas entièrement tenue et le déploiement s’accompagne de multiples effets secondaires très éloignés de l’écologie…
En théorie, Linky est un compteur de consommation d’électricité dit « communicant » : il transmet les informations de consommation (index) au gestionnaire de réseau (ERDF). Linky est téléopérable : il permettra de mettre en service, couper et modifier la puissance à distance. En plus d’une facturation basée sur la consommation réelle (les données seront consultables sur le site d’ERDF à partir de l’été 2016), ERDF promet une « maîtrise des dépenses ».
En pratique les premiers constats effectués avec Linky sur une population test de 1 500 ménages démontrent que 90% des usagers ne changent pas leurs pratiques. Linky mesure la consommation globale et pas le détail par appareil.
Concernant la problématique des ondes émises, Les émissions mesurées sur les Linky par ERDF ne dépasseraient pas les seuils fixés par les législations européenne et française ou par l’Organisation mondiale de la santé. Le niveau moyen de champ électrique mesuré à 20 cm des Linky par l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) est inférieur à 0,1 V/m, ce qui est équivalent à la valeur ambiante présente un peu partout. L’émission enCPL du Linky ne dure que quelques secondes par jour pour 800 octets de données, soit l’équivalent d’un SMS.
Si les risques constitués par les émissions d’ondes du Linky semblent faibles, il pourrait être demandé à ERDF de s’engager à remettre gratuitement un ancien compteur à toute personne en faisant la demande sur la base de symptômes recensés et précisés par un médecin, à titre de précaution. Par ailleurs, il serait souhaitable que des études épidémiologiques indépendantes soient conduites dès
le premier déploiement de ces compteurs.
Cependant, Linky n’appartenant pas à l’usager, ERDF laisse entendre qu’on ne peut pas s’opposer à son installation, ce qui n’est pas sans poser un problème démocratique. Cependant, en cas de refus, ERDF n’installera pas le compteur de force, mais attendra que l’usager déménage ou que son ancien compteur tombe en panne pour le remplacer.
Pour refuser l’installation, il suffit de le dire lorsque l’installateur appelle pour prendre rendez-vous. ERDF enverra alors un médiateur et si l’usager persiste, alors ils ne l’installeront pas. En effet, les quelques réfractaires ne les empêcheront pas d’atteindre leur objectif de 90% des points de livraison couverts.
En revanche, les collectivités locales, bien qu’étant propriétaires des réseaux électriques et des compteurs, ne peuvent pas s’opposer au déploiement de Linky car celui-ci a été décrété par la loi. Cela n’empêche cependant pas un nombre croissant de communes de refuser son installation sur les bâtiments communaux.
Concernant la ville de Courbevoie, la question de l’installation des compteurs Linky a été posée lors du dernier conseil municipal du 6 mars. La réponse a été très claire : la mairie ne s’opposera pas à l’installation de ces appareils sur son territoire invoquant son impuissance et son incompétence sur ce sujet.
Ghizlaine Guessous, Conseillère Municipale Europe Ecologie Les Verts
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