Pour des élus exemplaires
Le ministre du budget d’un pays en crise économique – et donc sociale, accessoirement sensé lutter contre la fraude fiscale, avoue donc mardi 2 avril la pratiquer lui-même. La main dans le sac, il a pourtant nié avec arrogance pendant de longs mois.
C’est accablant pour des militants politiques de terrain de voir leurs valeurs piétinées par le ministre d’un gouvernement qu’ils ont contribué à porter au pouvoir.
L’exemplarité est la condition sine qua non pour que les Français retrouvent un semblant de confiance dans leurs représentants. Penser que de quelconques « arrangements » sont possibles est un leurre dramatique pour la démocratie.
Merci aux journalistes courageux, aux très rares médias indépendants dont Mediapart, merci à une association comme Anticor, regroupant des élus et des citoyens de toutes tendances politiques, créée en 2002 « pour porter et transmettre la conviction que l’on ne doit pas renoncer à réhabiliter l’honnêteté en politique ».
Cette association est soutenue par 17 députés. 17 sur 577. Vous avez bien lu. Seulement 17, publiquement engagés sur les différents points de la charte éthique d’anticor. Espérons qu’après le choc Cahuzac, les parlementaires vont affluer pour signer la charte.
Pourtant des personnalités politiques s’élèvent pour démontrer les mécanismes et circuits délétères des délits et crimes fiscaux et financiers (ces crimes ayant au final de terribles répercutions environnementales et sociales).
Eva Joly bien entendu, candidate EELV malheureuse aux dernières présidentielles, a dédié sa vie professionnelle et militante à la lutte contre ces agissements et dénonce notamment l’emprise des paradis fiscaux en Europe et dans le monde. Martin Hirsch fait aussi partie de ces personnalités et tout élu se devrait de lire son ouvrage « Pour en finir avec les conflits d’intérêts ».