Transparence de l’information : ça sent le gaz !
Le nuage « odorant » issu lundi matin d’une réaction chimique incontrôlée de l’usine classée Seveso 2 « Lubrizol », à Rouen, a empêché les autorités de passer totalement l’affaire sous silence : ça pue donc impossible de dire que cela n’existe pas ! Plusieurs d’entre nous l’ont flairé à Courbevoie… avant de découvrir une communication embarrassée aux informations.
Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie Les Verts, réagit à cet épisode consternant qui prouve qu’on n’a toujours pas atteint le niveau le plus civilisé ni en matière de risque industriel, ni en matière de communication à la population !
Lubrizol : le mercaptan n’est pas sans danger pour les populations critiques
Par Michele RIVASI
Hier, l’usine Lubrizol de Rouen a détecté une instabilité sur une de ses spécialités chimiques: le mercaptan (dont le nom chimique est méthanetiol). Cette instabilité est à l’origine de dégagements d’odeurs de gaz qui se sont répandues jusqu’en région parisienne. Selon les autorités, ce gaz n’a pas de caractère toxique.
Pour Michèle RIVASI, députée européenne EELV, les autorités ont failli dans l’application du principe de précaution: « Les autorités sont parties du principe que la concentration en gaz était suffisamment basse pour ne pas déclencher d’alerte, mais il ne s’agit là que d’un calcul lié à une valeur limite d’exposition pour des individus bien portants. La fiche toxicologique du méthanetiol n’a rien de rassurant: il est toxique par inhalation. On ne classe pas une industrie Seveso s’il n’y a pas de risques liés à l’exploitation de quantités importantes de produits chimiques nocifs pour la santé et l’environnement, et dans le cas présent les quantités présentes risquent d’affecter fortement les riverains ».
« Je suis d’accord avec le fait qu’il ne faut pas provoquer des mouvements de panique injustifiés mais il faut aussi et surtout protéger les personnes les plus sensibles et notamment celles souffrant d’affections respiratoires et cutanées chroniques, pour qui ce genre d’expositions temporaires est un véritable calvaire. N’oublions pas non plus que notre société compte de plus en plus de personnes ayant développé une ultra-sensibilité à l’exposition aux produits chimiques. Quand l’on voit l’ensemble des réactions sur Twitter, on est en droit de se poser des questions sur l’absence véritable de risques: migraine, mal aux yeux, mal au cœur, démangeaisons, etc. Ce n’est pas parce que le danger n’est pas mortel qu’il ne faut pas prendre de précautions: le Ministère de l’Intérieur aurait dû appeler à la vigilance et demander aux riverains et aux personnes sensibles de rester confinées chez elles pour ne pas saturer les pompiers d’appels – à juste titre – anxieux ».
« Surtout il faut bien prendre conscience que cette odeur de gaz risque d’empêcher de détecter de véritables fuites de gaz, chacun doit donc rester vigilant pour éviter tout risque d’explosion ».