Les arbres, plus près du ciel
Wangari Maathai est morte d’un cancer dimanche, à Nairobi au Kenya. Elle avait 71 ans et les écologistes du monde entier ne sont pas les seuls à rendre hommage aujourd’hui à la militante, à la femme politique à l’exceptionnel parcours.
Wangari s’est éteinte et l’Afrique, le monde perdent une pionnière, une infatigable militante contre le changement climatique et pour les droits humains, une scientifique, un prix Nobel, un joyeux monstre de force et de courage.
Surnommée affectueusement « la femme arbre » ou encore mama miti « la maman des arbres », elle a fondé à 37 ans « The green belt movement » pour prévenir l’érosion des sols par la reforestation, responsable de la plantation de près de 40 millions d’arbres en Afrique !
Plus récemment, le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a initié en novembre 2006 avec Wangari Maathai une campagne mondiale de reforestation «Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres. »
Wangari Maathai, quelques repères dans une vie dédiée à la nature et aux droits humains :
Née en 1940 dans une famille de fermiers de l’ethnie Kikuyu, aînée de 6 enfants, Wangari a la chance d’être envoyée à l’école par ses parents. Boursière, elle poursuit ses études, obtient une licence de biologiste aux Etats Unis en 1961. C’est une première. C’est aussi la première femme d’Afrique centrale et de l’est diplômée d’un doctorat 10 ans plus tard.
Opposante farouche à la dictature kenyane, elle est plusieurs fois battue, blessée et emprisonnée entre 1970 et 2000. C’est une action d’Amnesty International qui parvient à la faire libérer en 1991.
Une fois le régime autoritaire Kenyan à terre, Wangari devient députée en 2002 puis ministre de l’environnement en 2003 dans le premier parlement démocratique Kenyan- Fondatrice du parti vert Kenyan Mazingira
C’est la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix en 2004 pour son action en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix. Elle a alors 64 ans.
Mère de 3 enfants, divorcée, auteur de 4 ouvrages
Ombres au tableau, des propos polémiques sur le sida et une position conservatrice quant aux mutilations génitales telles que l’excision lui ont été prêtés et reprochés, créant la controverse. Propos déformés et sortis du contexte par ses adversaires politiques d’après Wangari.
Son mari aurait demandé et obtenu le divorce en expliquant au tribunal que sa femme était « trop instruite, trop forte, trop brillante, trop têtue et trop difficile à contrôler ». Qui peut rêver d’une plus belle épitaphe ?
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